La stéréoscopie par lumière polarisée a été mise au point dans les années 1950. Elle reprend le même système que celui utilisé par tous les systèmes stéréoscopiques actuels. C’est à dire que l'effet de relief sera effectif que si et seulement si chaque œil voit une image différente. Avant de parler de ce système il nous faut définir ce qu’est la lumière polarisée.

La lumière naturelle, celle du soleil, est non polarisée, elle se propage dans toutes les directions. La lumière dite polarisée, se déplace, quant à elle, en ligne droite. Cette lumière peut alors être filtrée par des filtres adaptés dits polarisants. En effet, en fonction de l’orientation donnée à la lumière, certains filtres peuvent soit laisser passer la lumière, soit la stopper, comme le montre les schémas ci dessous :

Remarque : l'ensemble du système est projeté sur un écran métallique afin de conserver la polarisation de la lumière et pour que les spectateurs, munis de lunettes, et possédant les mêmes filtres que les projecteurs puissent voir par polarisation l'image qui lui est destinée.

On projette les deux images filmées avec un léger décalage, comme pour les photos anaglyphiques, et grâce à des lunettes spécifiques possédant les mêmes filtres polarisants que les projecteurs, chaque œil ne voit que l’image qui lui est destinée, l’autre étant arrêtée par le filtre. Si on regarde l’image sans lunettes on peut voir les deux images superposées en même temps. Ce principe est utilisé dans la plupart des cinémas 3D telle que les IMAX 3D ou dans les salles du Futuroscope à Poitiers. En effet ce système, à la différence des lunettes anaglyphiques, permet de projeter des films en restituant la totalité des couleurs du spectre lumineux, ce qui est un des principaux avantages de cette méthode par rapport aux anaglyphes.

Mais il existe tout de même des inconvénients, ainsi, les moyens employés sont quand même plus lourds et encombrants que pour les films classiques, et les cinémas qui diffusent ce type de films ont du mal à s’approvisionner car réaliser de tels films nécessite beaucoup de travail et cela nécessite parfois d’utiliser des caméras faisant plus de 250Kg. Ainsi les coups de production sont souvent plus élevés que pour un film classique. C’est pourquoi les films sortant sous ce format sont principalement des courts-métrages de moins d’une heure. Et ce n’est d'ailleurs pratiquement jamais de "vrais films", ce ne sont principalement que des documentaires tournés sur commande des cinémas eux-mêmes qui utilisent ce procédé. Le tournage de tels films est plutôt un casse-tête, la diffusion de celui-ci l'est tout autant. En effet, cette diffusion nécessite l’emploi de deux projecteurs possédant chacun un filtre différent adapté aux verres des lunettes des spectateurs, et d’un écran métallique spécialement conçu pour ce procédé, donc il faut une salle spécifique de projection, ce qui est onéreux et peu rentable. Toutes ces contraintes font que le cinéma en relief par lumière polarisée, malgrè sa relative ancienneté, ne peut que difficilement, de nos jours, faire parti de notre quotidien. Pourtant, on pourrait se demander à quand la démocratisation de ce système ayant pourtant tellement d'avantages ?

 

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