Cela peut paraître évident, mais le but principal de toutes ces inventions c’est de pouvoir être utiliser un jour dans la vie quotidienne, c’est à dire avoir pour finalité une utilisation sur nos téléviseurs. Mais cela reste difficile pour l’instant. En effet, comme nous l’avons vu dans les parties qui leurs sont respectivement consacrées, l’utilisation de la lumière polarisée nécessite un matériel lourd et complexe, quant à la vision anaglyphique, elle ne restitue pas toutes les couleurs. Et dans les deux cas, ces systèmes sont à long terme fatiguant pour les yeux.

 

Pour contrer ces problèmes, Pierre Allio, un inventeur français ancien réparateur de sculpture, a mis au point un système qu’il a justement nommé : allioscopie. Rappelons que le principe du relief repose sur le fait qu’il faut que chaque œil voit une image différente.

La première difficulté à laquelle s’est confronté M.Allio venait de la prise de vue. En effet, vu que les sujets filmés sont en mouvement, il faut filmer la même scène avec deux caméras filmant simultanément la même scène. Au lieu d’utiliser deux cameras, Pierre Allio s’est ? ? de 2 blocs de lentilles cylindriques placés l’un derrière l’autre, devant l’objectif, comme le montre le schéma ci dessous.

 

 

Ainsi il obtient de la scène des images dédoublées et compressées aux dimensions du capteur. Mais filmé ainsi les images obtenues sont coupées en deux, comme le montre le schéma. Il faut encore retravailler l’image. Pour cela il faut utiliser un écran a cristaux liquides. En effet ce type d’écran est constitué de points tous identiques : les pixels. Ces pixels sont parfaitement localisables un à un ce qui permet de choisir avec précision ce qu’affichera un pixel en particulier.

Grâce à un programme informatique il est possible de prendre tout les pixels de l’image de droite et de les mélanger en intercalant une ligne (colonne ?) de pixel de l’image de droite et une ligne (colonne ?) de pixel de l’image de gauche. Mais là encore cela n’est pas suffisant, car disposer ainsi, chaque œil reçoit toujours les deux images en même temps, et résultat, on ne parvient pas à distinguer la scène.

Pour résoudre ce problème, Pierre Allio a collé sur l’écran du téléviseur une feuille de plastique constituée d’un très grand nombre de lentilles cylindriques accolées les unes aux autres. Chacune de ces lentilles recouvre un pixel de l’écran, leur travail est de dévier les rayons lumineux de telle façon que chaque œil ne reçoivent que l’image qui lui est destiné. Comme le montre le schéma ci dessous :

 

 

Le relief obtenu par ce système est qualifié de saisissant et de largement supérieur à tout ce qui peut se faire grâce à la lumière polarisante si l’on en croit ceux qui l’ont testé. Seul problème, avec ce système le spectateur ne doit pas bouger d’un millimètre d’une position définie sous peine de ne plus percevoir les bons rayons. Ce qui est plutôt gênant pour une utilisation courante. Pierre Allio a essayé de remédier à ce système en divisant l’image non pas en deux, mais en quatre. Cela donne un peu plus de liberté au spectateur, mais cela reste tout de même limité. Des chercheurs japonais travaillent actuellement sur un système qui, grâce à un rayon infrarouge, pourrait repérer la rétine du spectateur et ainsi orienter les lentilles en fonction de la position du spectateur. Mais cela ne permettrait toujours pas à plusieurs personnes de regarder la même télévision.

 

L’allioscopie a donc de forte chance de devenir le système de prédilection pour la télévision de demain, bien sûr, il reste encore de nombreuses contraintes techniques dont il faudra s’affranchir avant de pouvoir voir débarquer ces téléviseurs dans nos foyers.

 

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